Vous connaissez cette expression qui dit qu’on ne peut pas acheter le bonheur mais qu’on peut acheter du fromage et que c’est presque pareil ? Eh bien j’ai pu valider cet adage en poussant la porte de Charlicot, la nouvelle fromagerie gourmet tenue par Charlène.
Charlène, c’est le genre de fille que tu voudrais comme meilleure amie. Je suis sûre que quand tu l’appelles pour lui dire que tu as été larguée, elle débarque avec vin et fromage et à la fin de la soirée tu oublies pourquoi tu pleurais à l’origine ! (et lisez bien jusqu’au bout, car en fille super sympa elle m’a filé 2 plateaux à vous faire gagner !)
Bonjour Charlène, merci de me recevoir. Peux-tu te présenter et nous présenter Charlicot ?
Ah, vaste question ! Ma passion pour le fromage a commencé il y a longtemps quand je faisais le marché le week-end pour payer mes études. Ça me plaisait tellement que j’ai continué même après avoir obtenu mon « vrai » boulot de Responsable Administratif et Financière dans un cabinet de conseil en fusion-acquisition, un poste qu’on pourrait qualifier de “rêve” mais je ne m’y reconnaissais pas tous les jours…
Je gérais des transactions pour des personnes parfois déconnectées de la réalité et du quotidien. Un jour on m’a demandé d’acheter n’importe quel vignoble juste pour faire une opération fiscale, sans même savoir si le vin était bon. Je crois que ça m’a fait prendre conscience que j’avais besoin de plus de sens dans mon travail pour avoir envie de me lever le matin. Alors quand j’ai été licenciée économique, j’ai réalisé que si je n’avais jamais arrêté mon « job étudiant » c’était sûrement parce que c’était mon truc et qu’il fallait que j’en fasse mon métier à temps plein.
J’ai mis du temps à trouver le local et après plusieurs déceptions, j’ai reçu l’acceptation de mon dossier pour cette magnifique boutique tout près de mon domicile. J’y ai vu un signe du destin. Ça n’a pas toujours été facile mais maintenant je suis heureuse !
Comment choisis-tu tes produits ?
J’ai 110 références dans la boutique. C’est un peu beaucoup pour notre surface mais quand j’aime, j’ai du mal à faire du tri ! Et comme je déteste quand mes clients ne trouvent pas le produit qu’ils viennent chercher, ça se remplit assez vite !
Je me fournis soit auprès d’affineurs régionaux, soit à Rungis, soit directement auprès de petits producteurs. Je dois avoir 6 ou 7 fournisseurs en tout. Au tout début j’ai constitué ma gamme avec l’aide d’une fromagère chez qui j’ai fait un stage qui est devenue ma mentor et amie. Et depuis, je l’enrichis petit à petit avec des produits que j’aime.
D’ailleurs certains clients font office d’apporteurs d’affaires car ils me ramènent des produits qu’ils aiment mais qu’ils ont du mal à se procurer. Généralement je goûte et je finis par le mettre dans la boutique ! Moi ça me permet de découvrir des nouveaux produits et eux sont contents de trouver près de chez eux des produits de leur région, ou qu’ils avaient découvert pendant leurs vacances…
Pour les autres produits (vin, miel, confitures…), il n’y a pas vraiment de stratégie. Ce sont des coups de cœur gustatifs que j’ai envie de partager avec mes clients. J’adore créer du lien social autour de bons produits.
Qu’est-ce ce qui te différencie selon toi des autres fromageries ?
Hum… déjà je crois qu’on est assez détendus et on ne se prend pas la tête. On est loin de l’image assez élitiste de certaines fromageries traditionnelles. On se veut accessibles à la fois dans l’accueil mais aussi dans les prix.
D’ailleurs les gens sont souvent un peu frileux quand ils font leur commande, je sens qu’ils se restreignent, car ils pensent souvent que le fromage est un produit cher. Quand je leur annonce le prix, ils sont soulagés et rajoutent le morceau qui leur faisait de l’œil et qu’ils n’osaient pas s’offrir !
On essaie aussi d’avoir un positionnement moderne. Par exemple on propose des plateaux cocktails. Ce sont 3 ou 4 fromages coupés en morceaux et rangés dans un joli plateau prêt pour la dégustation. Ça rend super bien comme cadeau si tu es invité quelque part.
On propose aussi la privatisation de la boutique le soir (entre 20h30 et 23h30) pour des afterworks. C’est possible pour les groupes entre 15 et 30 personnes. Pour 15 €/tête chacun a droit à une dégustation d’un assortiment de fromages et de charcuteries. Et pour compléter, le vin est vendu à prix caviste (donc sans droit de bouchon).
On vient aussi de lancer une opération #ramènetabaguette. Les gens ramènent leur pain et choisissent le fromage et la charcuterie pour leur garniture. Le prix est calculé selon le poids des ingrédients avec un supplément de 1 euro pour la confection du sandwich.
Est-ce qu’il y a des tendances sur le marché crèmerie/fromagerie ?
Il n’y a pas vraiment de tendances dans le fromage, mais il existe une forte saisonnalité. Bien sûr, les fromages habituellement consommés chauds type fromage à raclette et reblochon sont consommés davantage l’hiver alors que l’été ces mêmes produits sont délicieux en plateau ! L’été, les clients privilégient surtout les petits fromages de chèvre, les brebis et les fromages frais types mozzarella di bufala, burrata, fêta…
Par contre, ce qu’on sait moins c’est que la production de certains produits n’est pas possible toute l’année si on respecte le rythme des animaux. On doit souvent être didactique vis-a-vis du client. On explique par exemple que les chèvres ne mettent bas qu’à une certaine période. Donc c’est mécaniquement impossible de produire du fromage certains mois d’hiver. Il existe des stratégies de contournement mais on préfère plutôt sensibiliser la clientèle sur cette problématique. C’est aussi notre rôle de garantir l’authenticité du produit.
On constate aussi un fort impact de l’environnement extérieur sur la consommation. Il suffit qu’une pub ou un film mette en avant un fromage particulier et les ventes explosent, c’est assez impressionnant.
Ta boutique est vraiment chouette et on sent que tu y as apporté de l’attention, qui s’est occupé de la déco ?
Le design a été réalisé par Pep’s création, une agence spécialisée dans le design de boutiques alimentaires. Ils m’avaient été recommandés par un ami et je les recommanderai à mon tour car ils ont tout à fait su traduire l’ambiance que je souhaitais. J’avais envie de créer un espace dans l’esprit loft, confortable mais pas trop rustique (car on se veut moderne chez Charlicot !).
On a eu de belles surprises pendant les travaux notamment un super joli carrelage de tomettes anciennes caché sous une dalle de béton. J’ai chiné quelques pièces comme le tonneau que j’ai trouvé sur leboncoin et c’est un ami graffeur qui a tagué les animaux sur le mur. C’était important pour moi que mon entourage participe à la conception. Au final j’adore vraiment cet espace et je trouve qu’il me ressemble beaucoup.
Petite question bonus : le fromage vegan tu en penses quoi ?
Je trouve le concept un peu extrême et ce n’est pas vraiment le type de produit que j’affectionne, mais je serais curieuse de goûter. En tout cas je ne crois pas que ça franchira le seuil de la boutique un jour…
Merci Charlène de m’avoir reçue et pour la dégustation (j’ai ADORE le chèvre au cœur de confiture de figue) ! Filez dare-dare chez Charlicot car la dégustation a été un vrai moment de poésie culinaire, je recommande à 200 %.
Charlicot
6 rue de la folie Méricourt
75011 Paris
Et maintenant amis parisiens fermez les yeux. Imaginez-vous assis le long du canal saint Martin ou en terrasse, bien installés au soleil, un verre à la main et vos potes en train de refaire le monde… Pour parfaire ce tableau idyllique, j’ai 2 plateaux cocktails à vous faire gagner !
Pour jouer, deux solutions :
- Vous pouvez liker la page Facebook Charlicot et partager cet article en mentionnant un pote (ou plusieurs !) avec qui vous aimeriez le manger
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Vous avez jusqu’au 30 juin minuit (les 2 gagnants devront se rendre à la boutique pour récupérer leur plateau). Bonne chance !