Je vous avais dit qu’on reparlerait rapidement de CAP, et bien voilà ! Je sais que vous êtes de plus en plus nombreux à vous lancer et je souhaite détailler tout au long de cette année l’expérience que j’ai acquise lorsque j’ai moi-même passé mon CAP en candidat libre. J’ai en effet envie de vous accompagner et de vous proposer plus de recettes CAP (de manière un peu plus exhaustives que celles développées dans mon ebook : 11 techniques de CAP pour réussir toutes ses pâtisseries que vous pouvez télécharger gratuitement).
Je vous ai déjà fait un article sur ce à quoi vous attendre pendant votre parcours et le déroulé de mon épreuve. Je vous invite aussi fortement à vous poser la question sur vos projets futurs et si le CAP est vraiment la bonne solution (pour ça l’interview de Lila du Meilleur Pâtissier est top !).
Loin de moi l’idée de vous décourager, mais il faut avoir conscience d’une chose : les pro n’embauchent pas de personnel avec un CAP en candidat libre. C’était des retours que j’avais de candidats et j’ai pu confirmer cet état de fait avec des boulangers/pâtissiers et ils sont unanimes : pas de candidats libres ! Les raisons sont multiples mais c’est surtout qu’économiquement, ce n’est pas intéressant.
Un candidat libre, même motivé et de bonne volonté, n’est pas rentable compte-tenu de son niveau. Il n’a pas été formé aux contraintes et à la cadence de l’entreprise. Si votre projet est de vous reconvertir, choisissez plutôt un parcours avec des stages en entreprise voir de l’alternance si votre statut vous le permet. Le seul projet professionnel qui peut être valable c’est si vous choisissez de vous mettre à votre compte derrière, là pas de souci.
Quelque soit votre choix à l’issu du diplôme, sachez que ça sera dur (à part si comme moi, vous le faites juste pour le challenge). On a peu conscience de l’exigence et de la difficulté qu’impose le métier. Les horaires sont durs : on commence souvent à 3/4h du matin pour finir vers midi en boulangerie, les week-ends et soirées sont pris en restauration… Et c’est un métier très physique : debout toute la journée de travail à courir et à transporter des charges lourdes (rien que l’épreuve pratique est un challenge physique).
Enfin last but not least, vous partirez avec un handicap : 10 ans (au bas mot) de retard sur vos collègues qui ont eu leur CAP à 16 ans. J’avais une amie qui a été embauchée de nuit dans un hôtel, les 6 premiers mois ont été un cauchemar : elle était lente et n’avaient pas les bons réflexes par rapport à ses collègues expérimentés. Ça a fini par se tasser mais elle a plusieurs fois failli jeter l’éponge…
Bon, il reste du monde là ? J’ai pas démotivé les troupes ? Si ? Tant mieux ! Je veux que vous sachiez dans quoi vous mettez les pieds ! Réussir son CAP en candidat libre n’est pas très compliqué en soit si vous bossez correctement (je l’ai fait en parallèle d’un nouveau boulot sans y passer 15 heures par semaine) mais c’est l’après qui est compliqué si vous avez des projets pro. Sachez pourquoi vous le faites et gardez en tête votre objectif (certains réussissent mais alors il vous faudra bosser d’arrache-pied et avoir une excellente note).
Pour ma part, je n’ai jamais eu d’objectifs professionnels derrière, je voulais juste me donner un challenge pour progresser. Je l’ai obtenu sans panache mais avec beaucoup de fierté ! Je n’ai pas pris de cours réguliers mais j’étais inscrite à des groupes Facebook où les candidats échangeaient sur leur réalisation (d’ailleurs n’hésitez pas à poster sur ma page Facebook, je me ferai un plaisir de vous conseiller !). Seul, ce n’est pas facile de savoir si notre production est correcte du point de vue CAP (c’est une épreuve très cadrée où chaque point technique est noté, pas question de faire de l’artistique). C’est pratique d’échanger avec d’autres personnes sur les galères rencontrées et sur ce qu’on doit améliorer.
J’ai eu l’occasion de prendre quelques cours ponctuels mais cela revient assez cher. A réserver pour les productions qui vous donnent du fil à retordre. Par contre, si vous avez l’occasion, je vous recommande de faire au moins un CAP blanc en conditions réelles dans un labo. Ce n’est pas évident à trouver, mais je crois que de plus en plus de labos proposent des sessions de ce type. Pour ma part j’avais complètement foiré le premier CAP blanc et le deuxième était juste. Sans ces deux entraînements, j’aurais sûrement raté l’épreuve finale aussi.
Dans les prochains articles, je ferai un point sur le matos que je vous recommande et sur le calendrier pour bien préparer son épreuve !
personnellement je ne m’y risquerais pas mais je trouve ça très sympa de ta part de partager ton expérience avec les autres et de donner des conseils. Dans ce monde où le chacun pour soi règne en maître, c’est super de voir des personnes qui ne sont pas avares d’informations !
Merci Céline ! C’est super aussi d’avoir des gens qui te lisent et qui prennent le temps de me mettre un petit mot 🙂
Article très intéressant ! C’est en effet entre autre pour me garder la possibilité de passer des concours que je n’ai pas passé mon CAP.
Oui mais finalement je regrette pas, j’aurais pas aimé passer à la TV.
Par contre tu devrais te renseigner pour le CAP, je crois qu’ils ont un module de lancer de spatule 😀
Si je n’envisage pas de passer le CAP, ton article n’en est pas moins trés instructif, et j’ai hâte de lire celui sur le matos qui va sûrement me faire craquer pour un ou deux ustensiles que je n’ai pas encore.
C’est probable ! On n’a jamais assez d’ustensiles ^^
Très intéressant, merci de ce partage. Si je le fais c’est juste pour avoir le droit de faire des pâtisseries et pouvoir aider ma fille.
Bonjour Camille,
Merci pour beaucoup pour ton retour d’expérience que tu partages avec une touche acidulée.
Je souhaite de mon côté passé le CAP Boulanger en candidat libre.
Et je bloque sur l’utilisation du laminoir pour faire les croissants, …
Tu avais pu apprendre à l’utiliser à quelle occasion?
En cours privé, à l’examen blanc?
Car pour le CAP boulanger, moi j’y couperai pas ;p
Coucou,
Je vais pas pouvoir t’aider, j’ai jamais touché un laminoir de ma vie :(. J’avais décidé de toute façon de ne pas l’utiliser pour la première à l’examen.
Faudrait que tu regardes si tu n’as pas possibilité de trouver un centre où passer un CAP blanc. Ou alors tu vas voir gentiment ton boulanger avec grand sourire pour demander si éventuellement il peut te montrer comment ça marche ? Ca peut être un bon moyen de nouer des contacts pour la suite en plus 🙂
Bonjour Camille,
Bon j’ai trouvé un boulanger pour m’aider à me préparer au CAP, en mode cours particuliers, j’ai pas un sourire qui attendrit ces messieurs (ce qui dans la vie en général me va plutôt bien 🙂 :alors je mets un peu la main à la poche ;p
Si jamais je réussis l’examen on pourra ouvrir un magasin ensemble : )
Je plaisante.
Bref, merci pour ton conseil et joyeux Noël.
Ah génial ! Tu vas apprendre plein de choses ! Bonnes fêtes à toi également !
Bonjour,
je trouve dommage de démotiver les personnes qui souhaitent passer leur CAP en candidat libre.Il est vrai que l’on peut avoir une dizaine d’année de retard sur les jeunes qui passent leur CAP à 16-18 ans mais une chose qu’ont le CL et que certains jeunes n’ont pas c’est le sens des responsabilités, la motivation car il s’agit d’un vrai choix personnel, le sens de la rigueur et le respect des règles d’hygiène et de conservation. J’ai discuté avec des employeurs qui prenaient des jeunes de 15 ans et parfois ils disaient bien qu’ils sont mous, qu’il faut pour certains refaire leur éducation, qu’ils sont régulièrement en retard ou n’ont pas de tenue propre régulièrement…. Bref, des deux côtés il y a des gens motivés et moins motivés mais de là à dire que les pâtissiers n’embauchent pas de candidats libres, c’est exagéré, ils en embauchent ! De nos jours, je trouve qu’il est important aussi pour les adultes qui souhaitent s’engager dans ce challenge de conserver une part d’optimisme car pâtissier est un métier passionnant au delà des contraintes de rester debout , porter des charges lourdes, avoir une cadence (comme certains métiers de l’industrie) car il permet de créer, de partager, donner du plaisir visuel et gustatif aux gens.
Il faut donc être conscient des réalités du métier et des débouchés mais il ne faut pas non plus noircir à ce point le tableau.
En tout cas, merci pour votre blog et ce que vous y partagez, j’espère ne pas avoir été désobligeante car je souhaitais juste partager également mon point de vue sur ce sujet.
Bonjour Vidal,
J’ai effectivement été un peu dure dans mon article, j’ai eu depuis quelques témoignages de personnes ayant été embauchées après un CAP en candidat libre.
Ceci étant c’est loin d’être simple et je persiste à dire que ça reste compliqué (déjà parce qu’il y a plus de candidats que de postes). Beaucoup de candidats libres sont justement trop optimistes en pensant que le boulot est facile. Ils ont souvent tendance à occulter que le métier (et surtout quand on commence), c’est justement de rester debout, à porter des charges lourdes, avec des horaires infernaux et très répétitif ! Il faut des années d’expérience avant de pouvoir sortir ses propres créations. Il me semblait important d’insister sur ce point. Je pense d’ailleurs que faire un stage devrait être obligatoire dans le cursus, même en candidat libre.
L’idée était surtout de décourager les gens moyennement motivés, je pense que les gens qui ont ça dans les trips ne se laisseront pas décourager 😉