En publiant mon ebook de techniques de CAP sur mes anciens groupes de préparation à l’examen, j’ai pu voir l’ébullition qui y régnait en ces temps de passage d’épreuves. J’ai aussi pris conscience que je n’avais jamais raconté le déroulé de mon épreuve alors que ça pourrait certainement en aider certains. Mais pour commencer, je vous livre mon ressenti et mes quelques conseils pour réussir son CAP patisserie. (Je n’avais pas vraiment de photo pour illustrer cet article alors j’ai ressorti celle de mon premier CAP blanc… Manifestement j’ai fait pas mal de progrès en photo depuis :P)
Petit point avant de commencer qui ne me paraît pas inutile pour bien préparer son épreuve. Il faut être conscient que quand on passe son CAP en candidat libre, on est vu par la profession comme des touristes. Je n’ai personnellement rencontré que des gens assez sympas lors de ma formation et de mon passage d’épreuve, mais globalement les candidats libres sont assez mal vus de la profession.
C’est un peu normal d’ailleurs, car nombreux sont ceux qui ne se présentent pas aux épreuves (alors que les ingrédients périssables ont été prévus pour eux) ou ne sont vraiment pas bien préparés. On entend souvent de la part des pros que la pâtisserie “c’est pas comme à la télé…” et c’est tout à fait vrai.
C’est une chose de savoir réaliser presque parfaitement un fraisier dans sa cuisine pour le dimanche midi, c’en est une autre d’être capable de sortir 15 fraisiers parfaitement identiques en 2 heures. Dire qu’on est pro parce qu’on a eu son CAP en candidat libre, c’est un peu comme dire à tonton Jean-Louis qui transporte des sacs de bétons 8 heures par jour, que nous aussi on est pro du bâtiment parce qu’on a réussi à monter son dressing IKEA… (oui, j’exagère un peu…).
Ça ne signifie pas que l’on ne deviendra pas bon avec de la pratique, simplement qu’il faut rester extrêmement humble et être conscient qu’on n’a pas le niveau de quelqu’un qui a commencé à 14 ans et qui a 2 ans de pratique. Mais a contrario, on a aussi un certain recul et du sérieux que n’ont pas tous les apprentis… Mais globalement, taisez-vous, écoutez et soyez discret !
Autre point qu’il est malheureusement aussi nécessaire de notifier, c’est que la pâtisserie est un milieu assez misogyne. Je n’ai encore une fois pas eu de problème particulier, mais une fille m’a raconté que l’un des jurés lui avais filé un chiffon pour nettoyer après l’épreuve en lui disant d’en profiter car de toute façon, elle ne serait bonne qu’à ça de toute sa carrière… Ambiance… Mais comme je vous disais plus haut, la majorité des gens du métier sont adorables, pédagogues et ont à cœur de transmettre leur art. J’ai rencontré des gens supers pendant mon parcours.
J’ai eu la grande chance par un moyen détourné de passer des CAP blancs en labo et franchement ça a sauvé mon épreuve finale ! J’avais lamentablement raté mon premier passage et moyennement raté le second (et je m’étais coupée les deux fois, la deuxième avant même le début de l’épreuve…). Ces deux entraînements m’ont permis d’assurer (un minimum) à l’épreuve et je vous encourage chaudement si vous avez l’occasion de passer un CAP blanc. C’est pas toujours évident mais on trouve de plus en plus de labos qui proposent des épreuves en conditions d’examen.
Dernier petit point avant de passer au déroulé de l’épreuve proprement dit. C’est peut-être un détail pour vous (mais pour moi…), prévoyez à l’avance la manière dont vous allez écouler la production des entraînements : voisins, amis, collègues… Avec de la pratique, obtenir son CAP n’est pas compliqué. Obtenir son CAP sans finir avec +10 kg sur la balance est une autre paire de manches ! C’est une réalité dont il faut avoir conscience. N’achetez d’ailleurs pas votre tenue trop tôt, tous les ans des élèves sont obligés de se rééquiper pour l’épreuve car ils ne rentre plus dans leur tenue…
La prochaine fois, je vous raconterai comment j’ai planté ma pâte à choux à l’examen et ai prié tous les dieux du ciel pour qu’elle accepte de monter quand même dans le four !
Salut, merci pour ton post et ton e-book. J’ai aussi passé le CAP Pâtisserie en 2015, je l’ai eu et suis très fière de moi, parce que même si ça n’a pas l’air si compliqué, c’est l’est tout de même quand tu n’as que peu de pratique. Ce que tu dis du candidat libre est valable aussi pour celles et ceux qui comme moi font une reconversion. Perso, je n’ai pas été prise au sérieux, peut-être n’ai-je pas été assez convaincante, je ne sais pas. En tout cas, pendant les stages prévus dans la formation (formation 5 mois dont 6 semaines de stages = c’est pas suffisant) je suis tombée sur un patron qui était souvent en colère, pour tout et pour rien, tout le staff en faisait les frais, l’ambiance était toujours électrique. Finalement, plutôt que de me rendre malade, je me suis dis qu’il y avait une minorité de personnes comme lui et j’ai laissé coulé, mais franchement, ça à plus tendance à te dégoûter qu’à que te donner envie de foncer. Je n’ai trouvée aucune annonce à laquelle je pouvais satisfaire, je m’en désole encore, même si aujourd’hui je continue à faire pas mal de pâtisseries, c’est frustrant. Peu ou pas d’expérience = pas de travail et pas de travail = pas d’expérience, le cercle parfait pour la loose. Je me console en me disant que j’ai appris beaucoup de choses, je ne regrette rien de ce choix.
Merci pour ton témoignage Choux, c’est effectivement une réalité dont j’ai pas mal entendu parler aussi. C’est difficile d’être pris au sérieux après un CAP en candidat libre et si tu ne montes pas ta propre structure c’est assez compliqué. Je ne peux que te conseiller de ne rien lâcher malgré tout (peut-être commencer par des postes de “commis pâtissier”).
Tu pourrais peut-être demander des conseils à Valérie de I love cakes, elle a fait une reconversion aussi et ça s’est très bien passé pour elle. Elle pourra peut-être t’éclairer 🙂